Description du personnage

Holga Steewart est une femme d’une grande élégance. Jamais elle n’apparaîtrait en public sans être tirée aux quatre épingles, et sans revêtir les étoffes les plus raffinées. Elle attache une grande importance à son apparence, ainsi qu’à celle des autres : l’ordre extérieur est pour elle le signe d’un ordre intérieur. Et comment voulez-vous être pris au sérieux si vous donnez l’impression de sortir de votre lit ? Rien n’échappe à son regard d’aigle et elle épingle tout défaut par une petite pique verbale.  Il vous faudra faire la différence entre les remarques dénotant d’une certaines affections de celles visant simplement à être humiliantes… Elle-même évite toute faute de goût, notamment toute couleur de cheveux étrange ou modification magique grossière du visage, choses que font trop de femmes sorcières pour camoufler leur âge…

La perspicacité d’Holga ne se limite pas aux apparences. Elle juge les esprits avec la même célérité. C’est d’ailleurs aussi cela qui lui permet de toujours repérer où est son intérêt. Elle a rarement tort sur les personnalités et… à vrai dire… jamais on ne l’entendra s’excuser d’avoir mal fait quelque chose ou d’avoir été en tort. Pour s’imposer dans le monde, ne jamais présenter d’excuses est la première étape. Ce qui peut la conduire à effectuer de beaux numéros de mauvaise foi, soyez-en prévenus.

Holga est très confiante en elle. C’est pour cela qu’émane d’elle une aura de calme et de charisme lorsqu’elle prend des décisions. Il ne s’agit néanmoins pas de les discuter. La contredire est une affaire périlleuse, qui risque de mettre en colère la veille dame et de vous valoir pendant longtemps des lèvres pincés, un regard contrarié et des phrases assassines. Sa colère s’exprime rarement par explosion, mais plutôt par des lancers réguliers de couteaux (métaphoriques). Elle est rancunière, cela peut durer longtemps.

Malgré son snobisme, Holga peut s’attacher vite aux autres, avoir de l’affection pour certains… Et si vous êtes l’un des rares élus, elle sera pour vous une grande alliée, présente dans les moments difficiles. Son premier cercle affectif est sa famille, à laquelle elle porte énormément d’attention. Elle est exigeante, difficile à vivre parfois (souvent), mais souhaite sincèrement le meilleur pour eux.

Histoire
Quelle impertinence ! Comment pourrait-on rendre justice à la vie de la grande Holga Steewart en moins de 2000 mots ? C'est bien peu, pour présenter cette femme à l'intelligence redoutable et au charme magnétique, sur qui une vingtaine de biographies (autorisées et non autorisées) ont été écrites. Toute l'Amérique magique - à défaut du monde entier - attend avec impatience de découvrir un jour ses mémoires... Mais à 91 ans, Holga n'est pas prête à aborder cette étape de sa vie.

Héritière de la noble famille Steewart, elle n'a jamais cessé de s'illustrer. Parmi les trois enfants de la fratrie, Holga est celle qui a découvert ses pouvoirs à l’âge le plus précoce. Son tempérament décidé faisait d'elle le leader naturel de cette petite bande. Elle sut imposer élégamment ses volontés depuis les premières minutes de sa vie, à croire que le charisme infusait déjà dans son placenta. Elle a bénéficié d'une excellente éducation par des précepteurs avant son entrée à Ilvermorny. (La légende raconte qu'elle fuyait ses devoirs d'histoire de la magie et préférait passer des heures à jouer du piano... Mais c'est sûrement une parole d'une langue médisante, Holga ne se serait jamais dérogée à ses devoirs).

Lorsqu'elle est arrivée à Ilvermorny, deux statues se sont avancées pour l'accueillir: celle des Wampus, évidemment, mais aussi celle des Horned Serpent, en raison de son intelligence, son amour de la culture, sa sournoiserie. Évidemment, la tradition familiale et la fierté passaient avant toute chose. Elle serait une Wampus. Si Holga n'eut aucun état d'âme lors de son choix, elle évoque toujours avec un sourire cette anecdote, qu’elle voit comme une forme de distinction. (Cela la rapproche d’ailleurs de Leo, son petit neveu préféré). En tant qu’étudiante, Holga avait pour principe de toujours être la meilleure. Accomplir ses tâches avec un sourire et de la discipline, voici la devise d'Holga, qui n'y dérogea ni pendant son cycle de spécialisation, ni pendant sa vie professionnelle.

Quelle vie professionnelle, d'ailleurs ! Sa transformation d’étudiante modèle et sérieuse, que l’on voyait déjà entrer au MACUSA, en une chanteuse de cabaret, en a surpris plus un. Les seules personnes au courant de ses aspirations musicales étaient quelques élus dans sa famille et des camarades de dortoirs qui lui servaient de cobayes. Surtout, elle était encouragée par sa petite amie de l’époque, qui ne cessait de lui placer incidemment sous les yeux des flyers pour des auditions, des concours… Holga lui disait toujours de cesser ses bêtises, jusqu’au jour où, se sentant prête (ou sentant que son amie ne supporterait plus d’entendre une nouvelle fois sa fausse modestie sur mélodie de « mais non, ma chère, ne soit pas ridicule, je ne pourrais jamais faire cela » suivie d’une liste de tous ses défauts…), elle auditionna pour faire la première partie d’un concert d’un groupe connu. Et à partir de là, tout s’enchaîna. L’envoûtante de voix de Holga et le charisme des Steewart firent que tous les regards se tournèrent vers elle, subitement fascinés. Elle était adorée. A peine quelques mois après ses débuts, elle fit une tournée aux Etats-Unis, et mit ensuite le cap vers le reste du monde, où elle se spécialisa dans les concerts dans les cabarets.

Voyager, monter sur scène, rencontrer les personnes les plus intéressantes du monde magique, multiplier les amantes (souvent) et les amants (parfois)… Holga adorait cette vie. Elle ne faisait pas pour autant de frasques. Elle était une Steewart, et elle accordait une grande importance au maintien de sa bonne réputation. Aux journalistes qui lui posaient des questions impertinentes, elle répondait toujours avec des mots bien acérés, pour cordialement les inviter à se mêler d’autre chose. En parallèle de ce succès constant durant plus de vingt ans, la chanteuse avait aussi fait des incursions dans le monde non-maj. (Aller voir dans le monde non-maj et y donner des concerts à la mode locale était au départ une opération marketing de sa maison de disque qui voulait s’étendre avec une filiale dans le monde non-maj, les relations étaient moins compliquées à l’époque). Venant d’abord avec certains préjugés, elle s’en défit assez rapidement. Que ce soit leur manière différente de faire la musique, leurs traditions, leurs art… ou leur mode, qu’elle trouvait sophistiquée et inventive, elle voulait tout découvrir. Dans le monde non-maj, le charme « Holga » opéra également, sans qu’elle ne trahisse jamais sa nature sorcière. Elle fit quelques apparitions dans les cabarets et scènes de concert, et même dans un film non-maj, Cléo de 5 à 7 d’Agnès Varda, à l’occasion d’un détour par la France.

Fine connaisseuse de coutumes et de langues du monde entier, les qualités rares de Holga attirèrent le MACUSA, qui la recruta en tant qu’espionne, parfois en parallèle de ses activités de chanteuses qui lui offraient une belle couverture. Avouons-le, si elle a accepté sans la moindre hésitation cette proposition, c’est autant par sens du devoir et amour de son pays que par envie d’aventures… au risque de créer des incompréhensions avec sa famille. (« Mais enfin, Holga, pourquoi diable veux-tu t’enterrer en Tchécoslovaquie ? »). Son travail était principalement de repérer dans chacun des nombreux pays dans lequel elle s’est rendue des personnes aux positions stratégiques pour que le MACUSA puisse les recruter, et parfois, elle s’occupait aussi de récolter des informations sensibles ou de mener des négociations. Conjurer quelques conspirations, ça lui est aussi arrivée. Elle est l’espionne ayant réussi le plus de recrutement de l’histoire du MACUSA. Si elle a rencontré quelques fois des difficultés (notamment en ex URSS, lorsqu’une certaine contre-espionne Masha Tchequov était sur ses talons), elle arrivait toujours à s’en sortir sans trop de dommages.

Ah… Masha Techquov… Celle pour qui Holga a éprouvé les plus grandes passions. Et c’est un euphémisme de dire que ce torrent émotionnel bouscula Holga Steewart, la reine du contrôle. Elle, amoureuse ? C’était d’un ridicule, et d’un vulgaire. Et pourtant…. Et pourtant Masha. Rien n’était gagné, dans cette histoire, entre deux femmes aussi orgueilleuses et opposées dans leur travail. Autant dire que leurs rencontres étaient pour le moins explosives… Mais Holga ne pouvait s’empêcher de l’admirer. D’espérer leurs prochaines rencontres au point de les provoquer. Tout se déroulait symétriquement du point de vue de Masha. Et cela se poursuivit comme cela plusieurs mois, jusqu’à ce que le hasard les placent exceptionnellement du même côté. Et tout s’accéléra, de la reconnaissance de leur attirance irrémédiable et réciproque, jusqu’à leur mariage en 1978 (après maintes autres péripéties). L’amour à bientôt 50 ans, elle ne s’y attendait pas. Avec Masha, elles formèrent un couple détonnant. Voyageant de par le monde, et s’installant notamment dans divers pays du Moyen-Orient (où Holga était passeuse de contrebande pour le MACUSA), elles vécurent heureuses ensemble pendant près de vingt ans.

Un bonheur qui prit fin lorsque Masha décéda à la suite d’une maladie. La période de deuil fût très difficile. La septuagénaire enfermait son chagrin derrière l’obligation de toujours garder la face. Dans cet état de solitude, la proposition d’Isabella et Chris de les aider à éduquer leurs enfants fut bienvenue. Autant dire qu’elle était très occupée, en particulier avec les deux aînés, Livie et Hevan, de véritables petits trolls (alors que Leo était un ange tombé du ciel). (« J’ai échappé à une centaine de tentatives d’assassinat dans ma vie. La moitié d’entre elles ont pour origine ma petite-nièce, Livie »). Holga n’était pas la mamie gâteau qui  passait sa journée à faire des câlins. (C’était le privilège réservé à Leo). Certaines règles devaient être transmises. Grande-tante tatillonne et ne supportant aucun manque de respect, la relation avec les aînés n’était pas d’une grande facilité. La vie de famille, c’est peut-être le défi le plus difficile qu’elle n’ait jamais eu à relever, selon ses propres mots (après la séduction de Masha).

Et depuis que ses petits neveux ont atteint l’âge adulte ? Elle veille toujours sur la famille, c’est la matriarche dans toute sa splendeur. Mais elle a repris goût aux choses qu’elle aimait avant le décès de Masha. Pour l’honneur et par devoir, elle s’engage dans des cercles de charité… et par plaisir, elle prépare son come-back de chanteuse, en donnant quelques cours à des heures perdues. Ses ambitions et ses projets ne manquent pas.

Alors, n’est-ce pas une honte de réduire à 2000 mots la vie de Holga ?